Arnaud TIERCELIN
Actualité 2023
BONNEBOSQ (14) -
Il ne reste plus guère de croisées à coulisses en France, alors qu’elles étaient encore très utilisées jusqu’au XVIIIe siècle. Par miracle, l’ancien presbytère de Bonnebosq en a conservé plusieurs de la fin du XVIIe siècle. Nous en avons profité pour rechercher l’origine de ce type de fenêtre, puis étudier son mode de fabrication en le comparant aux explications d’André Jacob Roubo dans son célèbre Art du Menuisier publié en 1769.
TOUR-
Le précieux château de Vaulaville n’a pas échappé à sa modernisation dans les dernières décennies du XVIIIe siècle pour le mettre au goût du jour et le doter de fenêtres à grands carreaux, mais il conserve encore une croisée complète de sa construction en 1720. Elle est déjà dotée de volets parfaitement intégrés au lambris du salon et surtout témoigne des premiers systèmes d’espagnolette pour les fermer avec les vantaux vitrés. C’est d’ailleurs l’exemple le plus haut dans le XVIIIe siècle de l’emploi d’une espagnolette à verrous, laquelle commande également une tringle secondaire en imposte.
GONFREVILLE-
Un rare ensemble de croisées datées entre 1528 et 1536. Bien qu’elles aient perdu leurs volets intérieurs lors de la suppression de leurs vitraux pour les doter de petits carreaux, elles témoignent exceptionnellement de l’adoption des premiers bâtis dormants en France à l’aube de la Renaissance. A l’intérieur de l’édifice, quelques éléments de boiserie accordés aux croisées nous ont permis de proposer une restitution de leurs volets.
SAINT-
Ces curieuses croisées du dernier quart du XVIIIe siècle, affichant sans complexe leur goût pour le style rocaille, sont sans doute uniques en Normandie. Par contre, la France orientale, plus sensible à l’exubérance de ce style, en montre encore de très beaux exemples à Nancy que nous avons reproduits dans notre étude. Au-
ETERVILLE (14) -
Le château d’Eterville, à l’ouest de Caen, a résisté à la bataille de Normandie en 1944, particulièrement violente ici pour reprendre la capitale régionale. C’est heureux, puisque ce château, encore trop peu connu, offre quelques merveilles de stéréotomie et de remarquables boiseries que vous pourrez découvrir en marge de notre sujet habituel. Traditionnellement daté de la fin du XVIIIe siècle, la récente découverte d’un nom et d’une date antérieure sur sa charpente (R. Polux 1734) incite à approfondir les recherches sur son origine. Malgré les combats violents du Débarquement, il conserve une belle série de croisées à contrevents brisés, de facture classique, dont plusieurs d’entre elles sont conçues pour dissimuler les planchers d’entresol.
Un très beau millésime 2023, marqué par d’exceptionnels vestiges. Tout d’abord un ensemble de croisées du début des années 1530 témoignant de l’emploi des premiers bâtis dormants. On n’en connaît pas plus d’une dizaine en France plus ou moins bien conservées et antérieures au milieu du XVIe siècle. Nous attendions de pouvoir les étudier depuis une quinzaine d’années (il faut savoir être patient…). Ensuite, un autre ensemble rare de croisées à coulisses de la fin du XVIIe siècle. Nous étudions leur mode de fabrication pour la première fois et profitons de l’occasion pour donner quelques éléments sur leur évolution depuis la fin du Moyen Âge. A suivre, une grande croisée du début du XVIIIe siècle fermée par une espagnolette à verrous, c’est-
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